jeudi 28 janvier 2010

Sursaut d'activité à Toul-Rosières

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L'ancienne base aérienne de Toul-Rosières (54) vient de vivre un regain d'activité aussi soudain que bref.
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Depuis le 25 janvier dernier, la plate-forme était en effet le théâtre de la première des 6 sessions annuelles de l'exercice Volfa pour 2010. Achevées aujourd'hui, ces manoeuvres interarmées ont sollicité des moyens de l'Armée de l'Air et de l'Armée de Terre.
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Le scénario de l'exercice consistait à s'emparer d'un aérodrome ennemi, de le sécuriser, et d'y déployer des éléments opérationnels et logistiques. C'est l'escadron de défense sol-air de la BA 116 de Luxeuil qui était chargé de simuler la présence ennemie sur la base.
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L'opération, entamée lundi par le largage de commandos-paras, bénéficiait d'un appui aérien de la part de deux Mirage 2000D, de deux Mirage F1CR et d'un EC 725 Caracal. La base, une fois sous contrôle, a donc pu être ravitaillée par aérolargages et même accueillir des posers d'assaut de la part de C-130 Hercules et C-160 Transall.
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Ces quatre jours de manoeuvres n'auront sans doute pas manqué de faire naître un brin de nostalgie chez les riverains aérophiles, pour qui la "grande époque" de TRAB et de la BA 136 s'éloigne inexorablement...

dimanche 24 janvier 2010

Châteauroux-Déols : ça bouge!

La tour de contrôle de Châteauroux en 1963.
Photo : usarmygermany.com
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L'aéroport de Châteauroux-Déols, ancien "Châteauroux Air Depot" de l'US Air Force en Europe de 1951 à 1967, va prochainement subir de profondes modifications de physionomie, nous apprend La Nouvelle République.
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De grands travaux sont en effet planifiés pour 2010, notamment en raison du développement de la société Europe Aviation qui prévoit d'aménager un nouveau hangar de 15.000 m² devant permettre d'assurer la maintenance de trois avions de ligne simultanément.
Cette nouvelle construction induira cependant d'importants angles morts depuis la vigie de l'actuelle tour de contrôle, qui devrait par conséquent être relocalisée, à l'Est de la piste.
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La Nouvelle République ne précise pas si une tour neuve sera construite, ou si l'actuelle sera déplacée par les Déménageurs de l'impossible, au millimètre près! ;-)

Quoi qu'il en soit, d'ici la fin 2010, il y a fort à parier que les vétérans américains de passage en France qui feront un crochet par Chateauroux-Déols auront bien du mal à reconnaître leur ancienne base !

vendredi 15 janvier 2010

Lorraine Mondial Air Ballons 2011


Mondial Air Ballons 2007 © F. Loubette
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Il n'est jamais trop tôt pour préparer un évènement d'une telle ampleur! Surtout après le succès rencontré par l'édition 2009 du Lorraine Mondial Air Ballons, véritablement prise d'assaut par un public enthousiaste de 80 000 personnes dès le premier week-end, pour quelques 300 000 visiteurs au total!
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Il faut dire que le spectacle était au rendez-vous avec, notamment, un alignement record de 329 ballons réalisé sur la piste!
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Tandis que les travaux d'aménagement et de reconversion se poursuivent sur l'ancienne base de Chambley, l'organisateur du Lorraine Mondial Air Ballons, Philippe Buron-Pilâtre, vient d'annoncer, mercredi dernier, les dates du prochain rassemblement chambleysien qui promet, encore une fois, d'être riche en surprises, ce dans un tout nouvel écrin baptisé Chambley Planet'Air.
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Alors, à vos agendas, la 12e "grand messe aérostatique" lorraine se déroulera du vendredi 22 au dimanche 31 juillet 2011.
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Vatry - Haïti

Ce cargo vient de quitter Vatry à destination d'Haïti. © France 3
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L'aéroport de Vatry et sa zone fret et logistique viennent d'être mis à contribution aujourd'hui dans le cadre de l'aide à Haïti, suite au tremblement de terre qui a ravagé ce pays voilà trois jours.
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C'est en fin d'après-midi ce vendredi qu'un avion cargo a décollé de l'aéroport marnais pour rallier Saint Domingue, l'aéroport de Port au Prince étant déjà saturé.
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Le matériel, expédié par la Croix Rouge au départ de Vatry, sera ensuite acheminé par la route et devra servir essentiellement à installer des dispositifs de purification d'eau visant à la rendre potable. Des "kits de relogement d'urgence" développés par Shelterbox France et financés par le Rotary Club font également partie de la livraison..
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France 3 Champagne-Ardennes a consacré ce soir un reportage dans son 19/20 à cet envoi de matériel ; il peut être visionné ici. Le prochain départ de matériel pour Haïti au départ de Vatry devrait avoir lieu mardi prochain, 19 janvier.

samedi 9 janvier 2010

Mentor Inbound, la bio d'Ascani

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C'est via les éditions Author House qu'est parue (à compte d'auteur), en novembre dernier, la biographie du général américain (USAF) Fred Ascani. Vous connaissez?
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S'il n'est pas le plus célèbre des pilotes militaires américiains, son CV n'en reste pas moins impressionnant : né en 1917 et diplômé de West Point (le Saint-Cyr américain) en 1941, Ascani choisit l'Army Air Corps. Breveté pilote en 1942, il est envoyé en Afrique du Nord puis en Europe début 1944 pour y commander 816th Bomb Squadron / 483rd Bomb Group, évoluant sur Boeing B-17 Flying Fortress. Il y effectue 53 missions de bombardement sur l'Allemagne ainsi que quelques missions top-secrètes à destination de la Tchecoslovaquie.
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A son retour aux Etats-Unis, il intègre le centre de formation des pilotes d'essai, à Wright-Patterson, OH. Le capitaine Glen Edwards, qui donnera par la suite son nom à la base aérienne mythique, est alors un de ses camarade de promo et également collocataires!
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Devenu adjoint au commandant du centre d'essais en vol de Wright-Patterson, il est directement impliqué dans le recrutement du pilote préssenti pour être le premier à franchir le mur du son. A cette occasion, il rencontre Chuck Yeager. Le parcours des deux hommes restera intimement lié, si bien que lorsqu'il co-écrit la biographie de Yeager, le journaliste américain Léo Janos donne largement "la parole" au général Ascani. Dans Yeager, an autobiography, Ascani livre ses souvenirs sur le "personnage Yeager", mais aussi sur le programme X-1 et les grandes heures de la base d'Edwards (Californie) où les deux hommes sont affectés à partir de 1950, lorsque le centre d'essais en vol de l'US Air Force y est transféré.

En 1951, Ascani devient, pour un temps, l'homme le plus rapide du monde en établissant un record de vitesse sur 100 km en circuit fermé à bord d'un F-86E Sabre. Deux ans plus tard, son record lui sera enlevé par son amie l'aviatrice Jackie Cochran, à bord du même type d'appareil, grâce à un entraînement prodigué par l'inévitable Chuck Yeager...

Ascani devant le F-86 Sabre du record du monde de vitesse, en 1951


C'est pourtant surtout la courte période (dans le récit) de 1954 à 1957 qui nous intéressera dans Mentor Inbound. En effet c'est à cette époque qu'Ascani revient en Europe en tant que commandant en second du 86th Fighter Interceptor Wing basé à Landstuhl (Allemagne).

Ascani y évoque les "débuts", en 1954, de la base de Phalsbourg (57) qui dépendait alors de celle de Landstuhl ; son "horrible piste pleine de fissures" ou encore les soirées mémorables passées avec les aviateurs canadiens basés à Grostenquin (57)...

Mais la partie la plus intéressante concerne sans aucun doute la période durant laquelle Ascani fut commandant du 50th Fighter Bomber Wing d'abord à Hahn (Allemagne), puis à Toul-Rosières (54), à partir de l'été 1956, sur F-86H Sabre.

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En 1957 à Toul-Rosières : Ascani, à l'époque colonel, pose devant son Sabre rutilant

On regrette que l'auteur ne s'étende pas davantage sur cette période, et la biographie de Yeager (encore lui!) relate davantage d'informations à ce sujet puisque ce dernier commandait un des trois escadron du 50th FBW, à Hahn et Toul également.
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Le fameux "Trip Four" (triple 4) du colonel Ascani,
décoré aux couleurs des trois escadrons composant le 50th FBW
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Force est de constater que la lecture de cette biographie, rédigée par le LtCol Sheryl L. Hutchison (USAF, ret.) s'avère décevante. Après avoir lu plusieurs biographies de pilotes célèbres et, au vu de la carrière d'Ascani, j'espérais trouver un livre beaucoup plus riche et plus agréable à lire, à l'image de l'Etoffe des Héros, de Tom Wolfe. Il y avait pourtant largement la matière nécessaire...
Or, Hutchison propose ici un récit dénué de style, où la carrière de pilote d'essai d'Ascani est résumée en une succession de référence d'appareils et de dates, entrecoupée d'anecdotes familiales ou personnelles sans réel intérêt et qui, de plus, arrivent telles des cheveux sur la soupe, parachutées d'on ne sait où car souvent sans lien avec les paragraphes qui les encadrent...
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La carrière bureaucratique d'Ascani, assez longue il est vrai, est relatée avec force détails et abréviations plus ou moins obscures pour qui n'est pas intronisé dans l'administration militaire américaine, ce qui participe nettement de l'alourdissement du récit et de son manque de rythme.
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Occasionnellement on peut aussi y trouver quelques erreurs, comme l'affectation du 48th Fighter Bomber Wing à Chambley (54), au lieu de Chaumont (52), et bien entendu, un certain "écorchage" des noms français. En l'espace de quelques pages, Toul-Rosières se transforme en Toul-Rossieres, voire Toul-rossierres-en-hay (sic). On comprend mieux la préférence des militaires américains pour le surnom TRAB (pour Toul-Rosières Air Base)...
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Seule la toute dernière partie de cette biographie "rattrappe" quelque peu la lourdeur précédemment évoquée. En effet, à partir du départ en retraite d'Ascani, le récit se fait plus humain, et tout un chacun peut y être sensible. On y découvre qu'un général américain, ex-pilote de chasse et d'essais n'est pas à l'abri des doutes, même les plus extrêmes...
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Pour conclure, on peut dire, sans trop caricaturer, que cette biographie de militaire a été rédigée par une militaire, pour des militaires (américains, ajouterai-je même!). En effet, le texte ainsi servi renseigne davantage le lecteur sur les arcanes de l'US Air Force et de sa hiérarchie, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années soixante-dix, que sur la réelle expérience de pilote militaire du général Ascani et des nombreuses anecdotes et souvenirs qui auraient pu trouver là leur place...
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C'est dommage, car l'homme éprouvait une réelle passion pour le vol qui transparaît encore aujourd'hui lorsqu'on a la chance d'évoquer avec lui ses souvenirs de pilote. Il garde ainsi, par exemple, un souvenir ému de son fameux Trip four, son F-86 attitré en tant que Wing Commander, ainsi surnommé en raison de son immatriculation (FU-444).
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Rencontre entre l'auteur de ce blog et le général Ascani, en juin 2007,
un demi siècle exactement après son départ de la base de Toul-Rosières

Clin d'oeil : A l'époque de ma rencontre avec Ascani, séjournant à Washington DC,
le hasard a voulu que ma chambre d'hôtel porte, elle aussi, l'"immatriculation" Trip Four...
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Pour en découvrir un peu plus sur le général Fred Ascani, voici une page (en anglais) qui lui est intégralement consacrée et qui reprend, en images, les grands moments de sa carrière militaire.
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lundi 4 janvier 2010

Graves, en Franche-Comté

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Que les oenologues amateurs se rassurent : il n'est pas ici question de déraciner une Appellation d'Origine Controlée (AOC) bordelaise ni d'étendre sa zone viticole dans une région dont la spécialité est plutôt fromagère ; encore que les deux aillent plutôt bien ensemble...
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Il se trouve simplement qu'en Haute-Saone (70), et plus précisémment sur l'ancienne base aérienne de dispersion (DOB) de Broye-Les Pesmes, est installé le radar GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale) de surveillance spatiale.
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Or, le magazine Air Actualités n° 627 (décembre 2009 / janvier 2010) actuellement en kiosques consacre un important dossier à cette fameuse surveillance spatiale, ses enjeux, et les moyens actuels dont dispose l'Armée de l'Air dans ce domaine. Pour le consulter, rendez-vous ici (le radar Graves est présenté dans les pages 26 à 29).
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C'est l'occasion d'en découvrir davantage sur l'utilisation actuelle de l'ancien aérodrome de Broye, et sur les spécificités de ce radar dont le site d'émission, installé au Nord de l'ancienne base (dans la "raquette" formée par les bretelles d'accès aux parkings), est distinct du site de réception, implanté quant à lui 400 km plus au Sud, sur le plateau d'Albion.
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. Vue du site d'émission du radar GRAVES,
sur l'ancienne base aérienne de Broye (photo Google Earth)
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Photo des 4 panneaux d'émission du système GRAVES
installé à Broye (photo ONERA)
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Le système GRAVES, développé par l'ONERA depuis le début des années 1990, est opérationnel depuis l'automne 2005 et a été livré à l'Armée de l'Air en décembre de la même année.
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