lundi 1 juillet 2019

70 ans de l'OTAN : Colloque et week-end américain à Nancy



A l'occasion du 70 anniversaire de l'OTAN, un colloque ouvert au public est organisé ce vendredi 5 juillet dans le Grand Salon de l'Hôtel de ville de Nancy. L'accès est gratuit.



La journée se déroulera en deux temps, avec le matin, trois conférences (voir ci-dessous) où mes deux co-auteurs (Pierre Labrude et Pierre-Alain Antoine) interviendront chacun sur un domaine, ainsi que l'architecte Jean-Marie Simon.

Ces conférences seront suivies, l'après-midi, par une table ronde à laquelle j'aurai l'honneur de participer aux côtés d'Olivier Pottier, agrégé d'histoire-géographie et auteur d'une thèse incontournable sur les bases américaines en France ; de Colette Renard-Grandmontagne, Maître de conférence à l'Université de Lorraine et géographe qui a notamment travaillé sur la reconversion des friches militaires américaines, de Stéphane Douillot, agrégé d'histoire-géographie, et du général Alain Petiot auteur d'un article sur la France et l'OTAN dans les mémoires de l'Académie de Stanislas. Nos approches complémentaires du sujet donneront l'occasion aux curieux de poser leurs questions pour comprendre la particularité de la période de présence des armées US en France pendant la guerre froide.


Bonne nouvelle pour ceux qui l'avaient manqué : les tout derniers exemplaires du Tome 1 des Américains en France sera proposé à la dédicace par Pierre Labrude, Pierre-Alain Antoine et moi-même à cette occasion, mais ne manquez pas cette ultime occasion de vous le procurer : il ne reste que quelques dizaines d'exemplaires! 



Au terme de ce colloque, à partir de 18h30, des festivités plus populaires démarreront au parc de loisirs de la forêt de Haye (entre Nancy et Toul) qui fut jadis un important dépôt de l'US Army, avec notamment l'inauguration d'un nouveau parcours d'exposition extérieure permanente le long des allées du parc, pour rappeler au visiteur les origines de ce complexe et présenter la camp de l'US Army en forêt de Haye au cours des années 50 et 60.


Le site hébergera tout le week-end des animations autour de la culture américaine, avec un programme riche, pour tous les goûts, et notamment la reconstitution d'un cinéma drive-in qui proposera déjà des films en amont du week end (tarif : de 12 à 25 euros par voiture) : voir la billetterie en ligne et les modalités d'accès.





Pour plus de renseignements sur cet évènement, rendez-vous sur sa page Facebook ou consultez la brochure en ligne.

Venez nombreux!

samedi 30 mars 2019

La bible des "Faucons argentés"

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Basé à Grostenquin (Moselle) treize années durant, l'escadron 430 de la Royal Canadian Air Force a fêté ses 75 ans en 2018. L'auteur canadien Marc-André Valiquette a dignement marqué cet évènement avec la publication à l'automne 2018 d'un superbe ouvrage rétrospectif à l'occasion de cet anniversaire.


Non, il ne s'agit pas d'un ouvrage d'ornithologie! Les "Faucons argentés" font bien ici référence aux membres de l'aviation royale du Canada qui ont fait - et font toujours - vivre le No. 430 Squadron "Silver Falcon". Les 3/4 de siècle de l'unité ont constitué l'occasion rêvée pour l'auteur-éditeur québecois Marc-André Valiquette, de prodiguer à cet escadron le même "traitement de choc" éditorial qu'à ses précédents sujets. Son réel savoir faire en la matière a abouti en un livre de premier choix, tout comme ses précédents ouvrages. Après une remarquable saga sur le programme avorté CF-105 Arrow, l'auteur se consacre, depuis 2012, aux anniversaires marquants d'unités emblématiques de la Royal Canadian Air Force (RCAF). Après l'escadron 425 en 2012, l'escadron 439 en 2015 dont nous avions proposé une recension ici même, et la 3e escadre de Bagotville en 2017, c'est à présent un escadron septuagénaire, encore en activité de nos jours au Québec, qui est mis à l'honneur.



L'étude de Marc-André Valiquette s'ouvre sur l'engagement du Canada dans la Seconde Guerre mondiale et sur la formation, en Angleterre, le 1er janvier 1943, de l'escadron 430 (No. 430 Squadron). L'unité est équipée de Curtiss Tomahawk le temps de l'instruction des pilotes, puis de Mustang Mk1, plus particulièrement chargés de la reconnaissance aérienne dans le cadre de la préparation du Débarquement de Normandie, ainsi que du réglage des tirs d'artillerie.

Dissous au terme du conflit, l'escadron renait six ans plus tard, en 1951, dans le contexte de la guerre froide. Evoluant désormais sur jet, et plus particulièrement sur le mythique et élégant Canadair Sabre, l'unité se voit confier la mission d'interception et de défense aérienne diurne. Dans ce contexte, il intègre la 2e Escadre de chasse de la RCAF qui doit déménager pour s'installer en France, au titre de la participation du Canada à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN)


Durant l'opération Leapfrog, aux côtés de leurs camarades des escadrons 416 et 421, les pilotes du Squadron 430 traversent l'océan Atlantique par étapes, seuls à bord de appareil leur mono-réacteur...


... pour arriver sur une base aérienne à peine sortie de terre et loin d'être achevée et opérationnelle. Mais qu'importe, la 2e escadre canadienne a pour vocation d'envoyer un message fort aux alliés, mais surtout aux adversaires de l'OTAN : depuis Grostenquin, les pilotes et leurs chasseurs veillent pour barrer la route aux bombardiers soviétiques qui auraient dans l'idée de franchir le Rideau de fer ! D'autres escadres canadiennes viendront dans la foulée s'installer sur le continent européen pour constituer la 1ère Division aérienne canadienne, alignant au plus fort de son histoire jusqu'à douze escadrons de 25 Sabre chacun !

L'escadron 430 est donc un des premiers à arriver en Europe, essuyant les plâtres du dispositif canadien au sein de l'OTAN, un peu perdu au milieu de la campagne lorraine, dans une région minière et en partie germanophone où l'acculturation ne coule pas de source pour les militaires canadiens, dont tous ne sont pas francophones, loin s'en faut !


Rapidement, les pilotes de l'escadron, puis de l'ensemble de la division, se forgent une réputation de "rois du ciel" à bord de leur version canadienne hyper manoeuvrante du Sabre. Boosté par un réacteur Orenda, le Sabre en service au Squadron 430 est en outre régulièrement modernisé (Mark 2, puis Mk 5 et enfin la verison ultime, Mk 6).

Pourtant, avec l'évolution des matériels, et l'arrivée du Mirage III, le Sabre canadien est détrôné et la division aérienne change de mission et de monture.



Ré-équipés avec le CF-104 Starfighter, les "Faucons argentés" se voient confier la mission de dissuasion nucléaire à partir de la fin de l'année 1963.
Problème : les Américains s'y étaient déjà essayés depuis la France quelques années plus tôt, avant de se "casser les dents" sur les positions politiques du général de Gaulle et de devoir déménager leurs escadres tactiques hors de l'Hexagone.


Sur la question nucléaire, les mêmes causes produisent les mêmes effets, feuille d'érable sur le fuselage ou non : les bombes, elles, restent américaines, et dons indésirables sur le sol français. Pour assurer leur mission, les "Faucons argenté"s (et leurs voisins de marguerite les "Indiens rouges" de l'escadron 421) sont contraints de quitter Grostenquin pour s'installer en Allemagne. Un saut de puce, qui, pour la mission des unités, ne change strictement rien, contrairement aux riverains qui voient la "poule aux oeufs d'or" s'envoler, et la base fermer...


C'est depuis Zweibrücken, tout contre la frontière française que l'escadron poursuit son activité au sein de la 3e escadre de chasse canadienne. Les appareils et leurs pilotes ont toutefois l'occasion de repasser régulièrement en France, comme à l'occasion des concours de bombardement organisés depuis la base américaine de Chaumont dans la première moitié des années 1960, et opposant les 2e et 4e Forces aériennes tactiques alliées d'Aircent.



Après un nouveau déménagement de Zweibrücken à Lahr, l'unité change radicalement de mission à partir de 1971 puisqu'il regagne le Canada pour devenir un escadron d'hélicoptères, toujours actif de nos jours !



Comme les précédents ouvrages de l'auteur, ce livre de 264 pages est abondamment illustré de photos rares et de très belle qualité et rédigé en français et en anglais ! La mise en page est agréable, faisant la part belle à l'iconographie. Les texte, surtout basé sur les cahiers de marche de l'escadron, sont assez courts sur chaque page, permettant d'aller à l'essentiel tout en se reportant au photos pour illustrer le propos. L'ensemble se lit donc bien, servi par une impression de qualité, sur un beau papier épais.

Enfin, et ce n'est pas négligeable, Marc-André Valiquette a eu la bonne idée de faire référencer ses livres chez Aviation Megastore à Amsterdam, ce qui permet aux potentiels acquéreurs européens un peu plus de faciliter pour commander l'ouvrage, évitant le taux de change et les formalités douanières depuis le Canada.

Pour commander le livre sur l'escadron 430 au prix de 49,95 euros, suivez ce lien. S'il apparaît indisponible, armez vous d'un peu de patience, le magasin en recommandera sans doute rapidement.
Et tant que vous y êtes, je ne saurais que trop vous recommander d'ajouter à votre panier le précédent livre de l'auteur consacré à l'escadron 439 basé à Marville à la même époque (découvrez sa recension ICI). C'est un ouvrage tout aussi bien réalisé qui en plus est en promotion à moins de 20 euros ! Profitez-en !

 

Pour être complet, sachez qu'une édition limitée collector du livre sur le No. 430 Squadron a également été publiée (75 exemplaires), avec couverture en relief, macaron, le tout proposé dans un superbe coffret pour un prix de 300$ canadiens (port en sus). Il n'en restait qu'une dizaine fin janvier et peut que quelques exemplaires demeurent disponibles. Pour le commander, contacter directement l'auteur en cliquant ICI.

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L'édition collector est proposée dans un très bel écrin
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