vendredi 29 octobre 2010

Air Fan : focus sur "Live Oak"


Dans son numéro d'octobre, actuellement en kiosque, Air Fan revient, par l'intermédiaire de la plume de Diego Ruiz Palmer, sur les exercices aériens OTAN baptisés "Live Oak", qui se déroulèrent de 1959 à 1990, jusqu'à la fin de la "guerre froide".


L'an dernier, Diego Ruiz Palmer avait abordé à deux reprises, dans les pages d'Air Fan, l'histoire des forces aériennes de l'OTAN*. Il continue ce mois-ci en mettant en lumière trente et une années d'exercices "Live Oak", visant à garantir aux forces américaines, françaises et britanniques l'accès à l'enclave de Berlin-Ouest, au coeur de la RDA.

L'origine des manoeuvres "Live Oak" remonte à l'époque du blocus de Berlin**, en 1948, lorsque les soviétiques tentèrent d'asphyxier Berlin-Ouest pour avoir la mainmise sur l'enseble de la RDA, capitale comprise. En dépit de son succès, le pont aérien mis en place par les alliés pour ravitailler l'enclave de Berlin Ouest avait néanmoins mis en lumière de nombreux problèmes et souvent nécessité le recours à l improvisation dans cette gestion de crise sans précédent.

Forts de cette première expérience et des constats qui en découlèrent, Américains, Britanniques et Français décidèrent de structurer la protection de leurs intérêts berlinois afin de se préparer à un éventuel nouveau blocus. Ces préparatifs devaient finalement aboutir à la création de Live Oak, ensemble "d'opérations terrestres et aériennes destinées à sonder les intentions de l'URSS et de la RDA en cas d'entrave à la libre circulation routière, ferroviaire et aérienne entre la RFA et Berlin Ouest, ou à contrer la fermeture des couloirs terrestres et aériens", comme l'écrit lui-mêm Diego Ruiz Palmer.

C'est article original et richement illustré de photos couleur que nous propose ici Air Fan. A conseiller à quiconque souhaite se replonger dans l'histoire de la guerre froide et mieux comprendre la chaîne de commandement des actions militaires qu'il eût été nécessaire d'entreprendre en cas de "réchauffement" des relations internationales.




* Juillet 2009 : "Quand l'OTAN était à Fontainebleau", consacré aux Tactical Weapons Meets
et Novembre 2009 : "Veillé d'armes à Ramstein"

**Aux lecteurs anglophiles intéressés par l'histoire du blocus de Berlin, je recommande Berlin Airlift, the salvation of a city, paru il y a quelques années chez Pen & Sword, de même que le film de George Seaton The Big Lift, visible ICI, mais sans sous-titre.

jeudi 28 octobre 2010

La flamme de l'amitié brûle à Châteauroux

Friendship flame / © Yves Bardet

Comme je vous en faisais part dans ce blog en mai dernier : la "Flamme de l'amitié" (Friendship flame) brûle dorénavant à Châteauroux pour commémorer l'amitié entre les anciens élèves de "Chateauroux American High School", fils et filles des Américains jadis affectés à la base aérienne de l'USAFE, et les populations de Châteauroux et Déols.

Yves Bardet, que je remercie, m'en a récemment fait parvenir quelques photos pour les partager ici même.





Voir aussi la page consacrée à ce mémorial sur le site Aérostèles.

lundi 25 octobre 2010

Marigny : les réalités de la reconversion

Photo : l'Union

Dans un article en date du 13 octobre dernier, le journal l'Union relate les dernières avancées dans le projet de reconversion en ferme solaire d'une partie de l'ancienne base OTAN de Marigny le Grand (51).

Le rachat du terrain reviendra donc intégralement à la charge de la Communauté de Communes du Sud Marnais ; quant à l'installation des panneaux solaires, elle pourrait incomber à une société belge, Enfinity.
Après les incertitudes qui planaient sur ce projet de reconversion au début de l'été, il semblerait que ce dossier parvienne petit à petit à se concrétiser...

à suivre!

Le Fana du Thunderflash

En ce mois d'octobre 2010, le Fana de l'Aviation annonce la couleur 
dès sa Une : "Flash sur la guerre froide".

Ce mois ci, Michel Bénichou nous propose la traduction d'un article de l'excellent Doug Gordon, spécialiste de la reconnaissance aérienne tactique ayant notamment signé en 2006 Tactical Reconnaissance in the cold war.

Comme le titre de l'article le laisse entendre, l'auteur nous propose donc une étude du RF-84F Thunderflash, et plus précisémment de son emploi sous les cocardes de différents pays de l'OTAN au cours des années cinquante.

L'article, richement illustré, comporte notamment de nombreuses photos couleur d'appareils arborant les marquages du 38th Tactical Reconnaissance Squadron de l'US Air Force en Europe, à l'époque où cet escadron évoluait depuis Sembach, en Allemagne ; soit peu de temps avant de venir s'installer sur la base de Phalsbourg, en Moselle (57).

L'auteur effectue ensuite une revue de l'emploi du "Flash" dans l'Armée de l'Air, la Luftwaffe, ainsi qu'au sein de la FAéB (Belgique) et des armées de l'air italienne, grecque norvégienne et danoise. Doug Gordon revient également sur l'épisode de Suez, seule réelle occasion qu'aient eue les RF-84F d'être engagés au combat.

Comme toujours, Doug Gordon va chercher ses infos à la source puisqu'il base son article sur les témoignages, souvenirs et photos de nombreux anciens pilotes de "reco" et mécanos. Le seul regret que l'on peut émettre est la qualité de certaines photos : le maquettiste semble en effet avoir un peu trop "tiré sur les pixels" de photos manquant de définition pour une publication papier. Cela dit, au vu de la rareté de ces documents iconographiques, il est malgré tout toujours intéressant d'en profiter dans un tel article!

jeudi 7 octobre 2010

Les enfants de l'envie - Actualisé


Sous ce titre pas forcément évocateur, Gabrielle Piquet nous dépeint, du haut de ses trente ans, une histoire dans laquelle de nombreux quadra et quinquagénaires ayant grandi à proximité de bases de l'OTAN risquent de se reconnaître...

Le cadre : Soulignons d'abord l'audace de l'auteure, qui campe son histoire à Laon, dans l'Aisne, à la fin des années 90. C'est assez inhabituel pour être remarqué, et ce choix sort également le lecteur du "cas d'école castelroussain" souvent retenu lorsqu'il s'agit d'évoquer la présence américaine en France, dans le cadre de l'OTAN.

Le graphisme : Epuré, le dessin au trait, dénué de couleurs et se jouant des habituelles cases de la BD est clairement mis au service de l'histoire, illustrant le drame existentiel d'un petit garçon devenu grand, et les méandres de son esprit où réel et imaginaire, présent et passé n'ont de cesse de se mélanger.

© Casterman / Gabrielle Piquet

L'histoire : La quarantaine approchant, Basile Sinniger se traîne un mal de vivre chronique. Ayant grandi sans père, vivant toujours chez sa mère et cherchant désespérémment l'âme soeur, ce anti-héros se démarque principalement par sa tignasse et sa veste noires dans les rues de Laon, comme dans les pages de l'album.

Fruit d'une idylle sans lendemain entre sa mère, Juliette, et un Roméo qui aurait jadis été affecté à la base américaine de Laon-Couvron avant de repartir aussi sec aux States, Basile, cet "enfant de l'envie", n'a jamais connu son père qui n'a sans doute jamais eu vent de son existence.
Employé de mairie à Laon, notre héros n'a de cesse de faire revivre le mythe des Américains par l'intermédiaire des souvenirs de ses grands-parents. Le reste du temps, il trouve une échappatoire dans la peinture. Son unique source d'inspiration : l'Amérique, et plus précisémment New York, héritage indirect de son inconnu de père dont c'était la ville natale. Inlassablement, Basile peint et repeint les rues de la Grosse Pomme, jusqu'à l'obsession, bien qu'il n'y ait jamais mis les pieds.

C'est dans ce contexte que le maire de Laon propose un jour à Basile d'exposer ses toiles dans le cadre du retour dans la région de vétérans américains de l'ancienne base de l'OTAN. Outre le trac de soumettre pour la première fois ses toiles à l'examen du public, c'est surtout la question de savoir si son père fera ou non partie de la délégation américaine qui anime Basile...

Gabrielle Piquet, qui s'est inspirée du travail d'Axelle Bergeret-Cassagne, aborde de façon originale le thème des enfants nés de pères américains inconnus. Ce sujet indéniablement lié à la présence des troupes de l'OTAN en France pendant la guerre froide est pourtant assez peu traité, en tous cas de façon frontale. L'approche du sujet par le biais de la bande dessinée est inédite et permet aussi de dédramatiser en apportant quelques touches d'humour. Comme évoqué plus haut, le choix d'implanter cette histoire à Laon est également bienvenu, puisqu'il remet ainsi en lumière un épisode historique très marquant pour cette ville méconnue et sa région.
Une initiative heureuse, dont on espère qu'elle fera des émules.

Paru au printemps dernier, ce roman graphique librement inspiré de faits réels avait, à l'époque, échappé à ma vigilance. Par la thématique et le contexte que cette BD abordent, Les enfants de l'envie est à rapprocher du film de Philippe Charigot Châteauroux District.

Les enfants de l'envie
par Gabrielle Piquet
192 pages
17,1 x 24 cm
ISBN : 2203022175
14,95 €