A-10 en radada au dessus de la campagne allemande. Photo Glen Pardoe |
Dans un communiqué conjoint avec le ministère de la Défense français, le quartier général de l'US Air Force en Europe, basé à Ramstein (Allemagne), vient d'annoncer, par l'intermédiaire de sa porte-parole, le Capitaine Sybil Taunton, le prochain déploiement d'un détachement d'A-10 Thunderbolt II en France.
Dans la ligne de mire du Congrès américain qui souhaite son retrait définitif, au motif que son aspect "mono-mission" ne rend plus son maintien en service financièrement stratégique, le A-10, surnommé Warthog n'en n'a pas moins récemment fait son grand retour en Europe sur la base de Spandahlem.
Ce retour des Warthog en Allemagne n'est pourtant que temporaire : initialement prévu pour une durée de six mois, ce "CDD" va être raccourci suite à de nombreuses plaintes de riverains de Spangdahlem qui avaient - bien vite - perdu l'habitude du ronflement à basse altitude des réacteurs de l'A-10.
C'est pourquoi à compter de mi-avril 2015, et pour leurs quatre derniers mois de présence en Europe, les Warthog de Spangdahlem et les 300 hommes chargés de leur mise en oeuvre seront redéployés en France, sur la base de Chenevières (54).
A-10 Thunderbolt II de la base de Spangdahlem. Photo Luis Vaz |
Cette base est en effet bien bien connue des pilotes d'A-10 qui étaient tous, il y a encore peu de temps, des utilisateurs réguliers du polygone de guerre électronique (PGE), avant sa dissolution à l'été dernier. Selon le Capitaine Taunton, "le déploiement de l'unité américaine dans cette zone rurale peu peuplée devrait permettre à l'escadron de poursuivre sa mission en limitant les nuisance aux populations". En outre, au niveau local, ce mouvement présente l'avantage de combler la "dent creuse" laissée par le départ de l'escadron de guerre électronique, au moins pour quelques mois, à moins que le séjour européen des A-10 ne soit prolongé. En outre, c'est un clin d'oeil amusant de l'histoire puisque l'aérodrome de Chenevières, situé entre Lunéville et Baccarat, est une ancienne base américaine de dispersion. Quant à l'état de la plate-forme d'opérations qui n'a pas accueilli de mouvements d'avions depuis plusieurs décennies, le Capitaine Taunton précise que le A-10, appareil particulièrement robuste, est un avion qui se prête tout à fait aux opérations depuis des terrains sommairement aménagés. Une délégation américaine venue de Ramstein a d'ailleurs expertisé courant mars l'état de la piste, jugée "tout à fait apte à accueillir un escadron de Warthog dans le cadre d'un déploiement limité à quelques mois".
Depuis 2009 et la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, on observe que les rapprochements militaires entre la France et l'Alliance Atlantique continuent à se développer et à se renforcer, également dans le cadre des forces aériennes. Le redéploiement des Warthog américains à Chenevières en est un exemple criant. Dans le même registre, on apprenait d'ailleurs récemment la nomination à Norfolk (Virginie) du Général Denis Mercier au poste de Supreme Allied Commander Transformation - poste qui semble désormais réservé aux ex-chefs d'Etat-Major de l'armée de l'air française, après les généraux Stéphane Abrial et Jean-Paul Paloméros.
Nous ne manquerons pas de partager sur ce blog les photos des premiers A-10 dès leur arrivée à Chenevières. Spotters lorrains et frontaliers, à vos appareils!