lundi 5 septembre 2022

Rencontres et dédicaces

 


Le week-end prochain se tiendra à Nancy le premier salon de la rentrée littéraire, Le livre sur la place, place de la carrière. A cette occasion, Pierre-Alain Antoine et moi-même serons en dédicace des tomes 2 et 3 des Américains en France. Pierre-Alain Antoine y dédicacera aussi ses 41 histoires extraordinaires de la guerre invisible.



Attention, les places pour les auteurs étant limitées sous le chapiteau, nous nous succéderons sur le stand de Gérard Louis (N° 19 sur la plan, dans la chapiteau carré, côté palais du gouverneur), il faudra donc choisir, ou venir deux fois pour avoir nos deux paraphes !

Présence :
Pierre-Alain Antoine => vendredi 9 septembre, 9h00 - 19h00

Fabrice Loubette => dimanche 11 septembre, 10h00 - 19h00


Si toutefois vous ne pouvez être présent ce week-end à Nancy, notre éditeur Gérard Louis organise une autre rencontre-dédicace en son fief, à Haroué, à l'occasion des journées européennes du patrimoine le week-end suivant : 


Ce sera l'occasion d'en profiter pour visiter le château de Haroué, un monument remarquable, et en sortant, face au château, sous l'allée de tilleuls, de déambuler parmi les auteurs pour découvrir une sélection de livres lorrains. Pierre-Alain Antoine sera présent le samedi 17 après-midi et le dimanche, quant à moi, j'y serai avec lui le dimanche 18 septembre. Nous espérons vous y rencontrer nombreux !
D'ici là, bonnes lectures, et à très bientôt pour une dédicace !

jeudi 16 juin 2022

Orléans célèbre son passé américain ce samedi 18 juin ! (Actualisé)

Ce samedi 18 juin, l'association de copropriétaires du Domaine de la Petite Espère de Saint-Jean-de-la-Ruelle (45), en banlieue d'Orléans, organise une journée commémorative pour évoquer le passé américain de la cité et les origines du lotissement. 

Cette année marque en effet le cinquantenaire de la cession du Domaine à des propriétaires individuels. Ce "lotissement" trouve en effet son origine dans l'importante présence américaine en France et en particulier dans le Loiret entre 1950 et 1967, en pleine crise du logement. Aussi, comme à Evreux, Chaumont, Verdun, Laon ou Toul, entre autres villes de garnisons américaines, l'agglomération orléanaise a vu pousser des groupes de logements de différentes natures pour accueillir les militaires américains et leur familles alors basés en France.

Lotissement de la Petite Espère en constuction. Collection J-L. Grolleau.

Si Saint-Jean-de-Braye, à l'Est d'Orléans, accueille de l'habitat collectif pour loger les Américains (résidence des Châtaigniers), Saint-Jean-de-la-Ruelle, à l'instar d'Olivet, voit sortir de terre des pavillons de plain-pied sur des lopins dépourvus de clôtures, bientôt recouverts d'un joli gazon, dans le plus pur style des banlieues américaines.
Avec le départ des Américains hors de France en 1967, les pavillons du domaine sont d'abord loués et ce n'est qu'en 1972 que leur vente est autorisée par arrêté préfectoral. Depuis 1972 les propriétaires sont indépendants, d'où ce cinquantenaire célébré cette année par l'association des copropriétaires.

Au programme des festivités de ce samedi, les plus évocatrices de l'Amérique seront le concert de jazz du big band Phoenix et une exposition de photos et de voitures américaines. L'entrée est gratuite et ouverte à tous, donc n'hésitez pas à braver la chaleur annoncée pour vous replonger, quelques heures durant, en pleins 1950's et 60's, à l'heure américaine !


Cet évènement orléanais est, du reste, l'occasion de mettre en lumière un petit livre paru l'an dernier aux éditions l'Harmattan, dans une relative discrétion, et consacré à l'époque américaine d'Orléans. Son auteure présente son travail dans la vidéo ci dessous :


Si les possesseurs des ouvrages de référence d'Olivier Pottier (Les bases américaines en Frances 1950  -1967) et Axelle Bergeret-Cassagne (Les bases américaines en France : impacts matériels et culturels, 1950 - 1967 - Au seuil d'un nouveau monde) parus chez le même éditeur n'apprendront pas grand chose de plus, cet ouvrage a au moins le mérite de raviver le souvenir de l'importante présence de l'US Army à Orléans, tant en termes de durée que d'effectifs. Rappelons qu'Orléans hébergea de 1950 à 1967 le QG de la Communication Zone, gérant le ravitaillement militaire, depuis les ports français de la façade atlantique, de la 7e Armée US stationnée en Allemagne de l'Ouest. Depuis les premiers travaux sur le sujet signés Renaud Menudier en 1991, aussi excellents qu'inaccessibles au public puisqu'ils n'ont jamais été publiés, la présence de l'US Army à Orléans semblait avoir été reléguée aux oubliettes. Le travail de Sylvie Blanchet servira toutefois davantage les universitaires et les chercheurs que le grand public : dépourvu d'images autres que quelques cartes et documents mal mal définis et imprimés en noir en fin d'ouvrage sur un papier peu adapté à cet usage ce livre, même dans sa structure, se révèle d'un abord assez austère. Le projet de livre documenté et illustré sur lequel travaille actuellement Gilles Heccan au sujet de la présence US à Orléans durant la guerre froide demeure donc tout à fait justifié et pertinent pour combler cette lacune et faire revivre aux lecteurs cette portion méconnue de l'histoire contemporaine du Loiret. Sylvie Blanchet et Gilles Heccan sont attendus à la Petite-Espère ce samedi et seront sans doute ravis de recueillir des anecdotes et des documents que vous pourriez leur apporter de la présence de la COM-Z à Orléans et dans son agglomération. Alors, bonne barbecue party ce samedi, à la Petite-Espère (45) !
Et pour ceux qui n'ont pas pu être présent à cette commémoration, vous trouverez ci-dessous une vidéo de rattrapage. Enfin, sachez que le 17 septembre prochain, dans le cadre des journées du patrimoine, un spectacle intitulé Olivet au temps des Américains 1950 - 1960 est proposé au parc du Poutyl, à Olivet, donc. De quoi se replonger le temps d'une journée dans l'époque de la présence américaine dans le Loiret !

mardi 26 avril 2022

Vietnam ou prison? OTAN s'exiler


Bonne surprise que ce roman : Vietnam ou prison? OTAN s'exiler. Si vous croisez cet ouvrage lors d’une cyber-errance, il se peut que vous soyez interloqué par sa couverture et son titre, au vu du sujet présenté dans le résumé. Il s’agit en effet bien d’une histoire se déroulant sur une base aérienne américaine en France, et en l’occurrence, celle de Dreux-Senonches. Ce roman signé Philippe Cassard, mérite à bien des égards le détour, et peut constituer une très bonne porte d’entrée au sujet de la présence américaine en France pendant la guerre froide. 

Par le biais de la fiction, l’auteur nous dépeint très justement, et manifestement après de nombreuses recherches historiques, la vie des Américains envoyés en garnison en France, à travers le parcours de Joseph « Joe » Kamowski, un jeune ingénieur américain d’ascendance polonaise, qui souhaite éviter d’être envoyé au Vietnam pour faire la guerre, et trouve donc un autre moyen de servir son pays. 
Ce roman surprend à différents égards : d’abord par la période à laquelle se déroule l’histoire. Philippe Cassard ancre son récit au milieu des années soixante, quand le déclin de la présence américaine en France commence à poindre ; il y évoque déjà la fermeture potentielle de nombreuses bases américaines en France, à l’heure où le conflit vietnamien prend l’ascendant sur les préoccupations militaires outre-mer de l’Oncle Sam. Il s’agit alors déjà pour Joe d’anticiper le départ de certaines unités et la rationalisation des moyens de l’USAF dans l’Hexagone. Cette mission présentera son lot de difficultés pour ce jeune homme qui, de surcroît, a peur en avion ! Un parti pris original dans ce contexte, qui va jalonner le roman de situations inattendues voire cocasses. 
Outre la période, c’est aussi le lieu de l’histoire qui dénote dans ce roman, puisque la base aérienne de Dreux est sans doute la moins connue de toutes les plate-formes de l’US Air Force en France, et probablement la moins active à l’époque historique décrite. Si certains procédés narratifs utilisés pour recontextualiser la présence américaine en France s’avèrent parfois peu plausibles, (comme la longue conversation entre Harry, un jeune GI afro-américain, et Joe, fraîchement débarqué en France, qui prend davantage l’air d’un cours magistral d’histoire) et si transparaissent parfois dans les propos des personnages, une analyse ou des considérations plutôt fournies par le recul de l’histoire (comme le concept de pollution sonore, par exemple), on pardonne aisément à l’auteur qui a eu fort à faire pour donner un maximum de clés au lecteur pour comprendre – sans en être un spécialiste – une période inédite dans l’histoire des relations entre la France et les Etats-Unis, et qui lui tient manifestement à cœur. 

Pour ceux qui connaissent déjà plus ou moins le sujet, la lecture de ce roman reste très recommandée, tant on y glane au fil des pages force détails intéressants sur la présence américaine en France, avec ses spécificités et ses différences avec la présence US dans les autres pays d’Europe. Les erreurs ou approximations sont rares et la plupart passeront totalement inaperçues. Sur ces considérations historiques vient se greffer une histoire d’amour franco-américaine sur laquelle nous resterons discrets pour ne pas éventer l’intrigue. Là encore, certaines conversations entre les deux tourtereaux – même mus par une réelle volonté de découvrir leur culture réciproque – semblent parfois surréalistes, à des fins didactiques à l'intention du lecteur.

Enfin, un mot sur, la couverture qui peut sembler fantaisiste, voire tout bonnement hors sujet puisqu’elle présente un F-100D Super Sabre du 20th Tactical Fighter Wing basé à RAF Woodbridge. Là encore, l’auteur nous surprend par la précision de ses recherches qui justifient cette illustration dans le cadre de son histoire. La fin contemporaine du roman est originale et devrait donner des idées d’initiatives transgénérationnelles en ces temps incertains où le monde semble se bipolariser à nouveau. 

Pour résumer, les oeuvres de fiction ayant pour cadre la présence militaire américaine en France pendant la guerre froide sont peu nombreuses, et ne méritent pas toutes un coup de projecteur. Elles sont généralement un prétexte pour véhiculer le souvenir stéréotypé et empreint de nostalgie de la présence de GI's au volant de leur décapotable, parcourant les rues de Châteauroux ou d’Orléans sur fond de jazz ou de rock n'roll, l’intrigue étant souvent bien légère ... Or ce roman de Philippe Cassard s’en différencie totalement en allant bien au-delà de ces simples considérations et en s’avérant bien plus instructifs : il complètera avec bonheur les études historiques consacrées à la présence US en France après-guerre, dont de nouveaux volumes sont d’ailleurs sur le point de paraître ! Mais ceci fera l’objet d’un autre post... 


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  • Vietnam ou prison? OTAN s'exiler
  • par Philippe J. Cassard
  • Éditeur ‏ : ‎ Amazon (3 mai 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 272 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8747461291
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 299 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 12.7 x 1.73 x 20.32 cm