mercredi 23 décembre 2009

Vatry, l'aéroport qui fait "Pschitt"!

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Depuis la semaine dernière, le site internet de France Info propose un reportage multimédia sur "l'europort de Paris-Vatry", au terme de sa première décennie d'exploitation.
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Reconversion de l'ancienne base aérienne de dispersion (DOB) américaine de Châlons-Vatry, l'aérodrome connaissait déjà une utilisation en dents de scie avant de se voir transformé en aéroport international.
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Au cours de la seconde moitié des années cinquante, en pleine guerre froide, la base accueille des détachements d'escadrons américains principalement en provenance de Chambley (54) et Chaumont (52) pour de courtes durées (une à deux semaines). Le rôle de la plate-forme est de servir de terrain d'opérations de secours si jamais, en cas de conflit, les bases principales de l'US Air Force en France et en Allemagne devenaient inutilisables.
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En 1959, avec le retrait de France des unités tactiques américaines, et la vacance de leurs base aériennes principales (dont les infrastructures étaient donc plus étoffées que celles des DOB), les bases de dispersion perdent leur raison d'être.
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En 1967, après sept années d'inutilisation sur le plan aéronautique, la base est rétrocédée à l'Armée de l'Air française. C'est principalement la base aérienne 113 de Saint Dizier qui l'utilise sporadiquement pour des manoeuvres et des déploiements d'escadrons. La 11e escadre de chasse de installée à Toul et Bordeaux, ainsi que la 3, installée à Nancy-Ochey, utilisent également la piste et les marguerites de Vatry.
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Parallèlement, à partir de 1972, le Conseil Général de la Marne passe des accords avec l'armée pour implanter une activité aéronautique civile régulière sur l'aérodrome : l'aviation d'affaires, les vols charters ou encore le fret sont autant de pistes évoquées par la CCI de Châlons qui prend à sa charge la gestion de la plate-forme. Pourtant, contrairement au déficit annuel (alors d'1 million de francs) l'activité ne décolle jamais vraiment et l'exploitation cesse pour de bon le 1er janvier 1987.
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Ne dit-on pas que l'histoire n'a de cesse de se répéter? Au vu de cette première expérience civile, on est en droit de se demander ce qui a bien pu pousser les élus locaux, au début des années 1990, à retenter - cette fois en beaucoup plus grand et en beaucoup plus coûteux - la même expérience que vingt années auparavant?
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Depuis 1999 donc, après un colossal chantier de modernisation et d'agrandissement, la plate-forme aéroportuaire de Vatry rouvre ses portes avec pour coeur d'activités avoué : le fret.
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Dix années et une crise économique plus tard, et bien qu'intégré dans la zone aéroportuaire de Paris (et rebaptisé Paris-Vatry), l'aéroport international a des allures fantomes. Son site internet annonce une capacité annuelle de 120 000 tonnes de fret, ce qui semble être une estimation minimale au vu des derniers chiffres évoqués dans les reportages actuels : seulement 20 000 tonnes auront transité par l'aéroport marnais en 2009, soit 1/6e de sa capacité plancher...
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Dans les prochains jours, surveillez bien les nouveautés proposées le site d'enchères eBay... Il se pourrait qu'on y trouve un aéroport à vendre...
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