Non, il ne s'agit pas d'un ouvrage d'ornithologie! Les "Faucons argentés" font bien ici référence aux membres de l'aviation royale du Canada qui ont fait - et font toujours - vivre le
No. 430 Squadron "Silver Falcon". Les 3/4 de siècle de l'unité ont constitué l'occasion rêvée pour l'auteur-éditeur québecois Marc-André Valiquette,
de prodiguer à cet escadron le même "traitement de choc" éditorial qu'à ses précédents sujets. Son réel savoir faire en la matière a abouti en un livre de premier choix, tout comme ses précédents ouvrages. Après une remarquable saga sur le programme avorté CF-105
Arrow, l'auteur se consacre, depuis 2012, aux anniversaires marquants d'unités emblématiques de la
Royal Canadian Air Force (RCAF). Après l'escadron 425 en 2012,
l'escadron 439 en 2015 dont nous avions proposé une recension ici même, et la 3e escadre de Bagotville en 2017, c'est à présent un escadron septuagénaire, encore en activité de nos jours au Québec, qui est mis à l'honneur.
L'étude de Marc-André Valiquette s'ouvre sur l'engagement du Canada dans la Seconde Guerre mondiale et sur la formation, en Angleterre, le 1er janvier 1943, de l'escadron 430 (No. 430 Squadron). L'unité est équipée de Curtiss Tomahawk le temps de l'instruction des pilotes, puis de Mustang Mk1, plus particulièrement chargés de la reconnaissance aérienne dans le cadre de la préparation du Débarquement de Normandie, ainsi que du réglage des tirs d'artillerie.
Dissous au terme du conflit, l'escadron renait six ans plus tard, en 1951, dans le contexte de la guerre froide. Evoluant désormais sur jet, et plus particulièrement sur le mythique et élégant Canadair Sabre, l'unité se voit confier la mission d'interception et de défense aérienne diurne. Dans ce contexte, il intègre la 2e Escadre de chasse de la RCAF qui doit déménager pour s'installer en France, au titre de la participation du Canada à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN)
Durant l'opération Leapfrog, aux côtés de leurs camarades des escadrons 416 et 421, les pilotes du Squadron 430 traversent l'océan Atlantique par étapes, seuls à bord de appareil leur mono-réacteur...
... pour arriver sur une base aérienne à peine sortie de terre et loin d'être achevée et opérationnelle. Mais qu'importe, la 2e escadre canadienne a pour vocation d'envoyer un message fort aux alliés, mais surtout aux adversaires de l'OTAN : depuis Grostenquin, les pilotes et leurs chasseurs veillent pour barrer la route aux bombardiers soviétiques qui auraient dans l'idée de franchir le Rideau de fer ! D'autres escadres canadiennes viendront dans la foulée s'installer sur le continent européen pour constituer la 1ère Division aérienne canadienne, alignant au plus fort de son histoire jusqu'à douze escadrons de 25 Sabre chacun !
L'escadron 430 est donc un des premiers à arriver en Europe, essuyant les plâtres du dispositif canadien au sein de l'OTAN, un peu perdu au milieu de la campagne lorraine, dans une région minière et en partie germanophone où l'acculturation ne coule pas de source pour les militaires canadiens, dont tous ne sont pas francophones, loin s'en faut !
Rapidement, les pilotes de l'escadron, puis de l'ensemble de la division, se forgent une réputation de "rois du ciel" à bord de leur version canadienne hyper manoeuvrante du Sabre. Boosté par un réacteur Orenda, le Sabre en service au Squadron 430 est en outre régulièrement modernisé (Mark 2, puis Mk 5 et enfin la verison ultime, Mk 6).
Pourtant, avec l'évolution des matériels, et l'arrivée du
Mirage III, le
Sabre canadien est détrôné et la division aérienne change de mission et de monture.
Ré-équipés avec le CF-104 Starfighter, les "Faucons argentés" se voient confier la mission de dissuasion nucléaire à partir de la fin de l'année 1963.
Problème : les Américains s'y étaient déjà essayés depuis la France quelques années plus tôt, avant de se "casser les dents" sur les positions politiques du général de Gaulle et de devoir déménager leurs escadres tactiques hors de l'Hexagone.
Sur la question nucléaire, les mêmes causes produisent les mêmes effets, feuille d'érable sur le fuselage ou non : les bombes, elles, restent américaines, et dons indésirables sur le sol français. Pour assurer leur mission, les "Faucons argenté"s (et leurs voisins de marguerite les "Indiens rouges" de l'escadron 421) sont contraints de quitter Grostenquin pour s'installer en Allemagne. Un saut de puce, qui, pour la mission des unités, ne change strictement rien, contrairement aux riverains qui voient la "poule aux oeufs d'or" s'envoler, et la base fermer...
C'est depuis Zweibrücken, tout contre la frontière française que l'escadron poursuit son activité au sein de la 3e escadre de chasse canadienne. Les appareils et leurs pilotes ont toutefois l'occasion de repasser régulièrement en France, comme à l'occasion des concours de bombardement organisés depuis la base américaine de Chaumont dans la première moitié des années 1960, et opposant les 2e et 4e Forces aériennes tactiques alliées d'Aircent.
Après un nouveau déménagement de Zweibrücken à Lahr, l'unité change radicalement de mission à partir de 1971 puisqu'il regagne le Canada pour devenir un escadron d'hélicoptères, toujours actif de nos jours !
Comme les précédents ouvrages de l'auteur, ce livre de 264 pages est abondamment illustré de photos rares et de très belle qualité et rédigé en français et en anglais ! La mise en page est agréable, faisant la part belle à l'iconographie. Les texte, surtout basé sur les cahiers de marche de l'escadron, sont assez courts sur chaque page, permettant d'aller à l'essentiel tout en se reportant au photos pour illustrer le propos. L'ensemble se lit donc bien, servi par une impression de qualité, sur un beau papier épais.
Enfin, et ce n'est pas négligeable, Marc-André Valiquette a eu la bonne idée de faire référencer ses livres chez Aviation Megastore à Amsterdam, ce qui permet aux potentiels acquéreurs européens un peu plus de faciliter pour commander l'ouvrage, évitant le taux de change et les formalités douanières depuis le Canada.
Pour commander le livre sur l'escadron 430 au prix de 49,95 euros, suivez ce lien. S'il apparaît indisponible, armez vous d'un peu de patience, le magasin en recommandera sans doute rapidement.
Et tant que vous y êtes, je ne saurais que trop vous recommander d'ajouter à votre panier
le précédent livre de l'auteur consacré à l'escadron 439 basé à Marville à la même époque (
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Pour être complet, sachez qu'une édition limitée collector du livre sur le No. 430 Squadron a également été publiée (75 exemplaires), avec couverture en relief, macaron, le tout proposé dans un superbe coffret pour un prix de 300$ canadiens (port en sus). Il n'en restait qu'une dizaine fin janvier et peut que quelques exemplaires demeurent disponibles. Pour le commander, contacter directement l'auteur
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L'édition collector est proposée dans un très bel écrin |