Comme chaque année à la même époque, l'association évangélique Tzigane "Vie et Lumière" plante son chapiteau pour son grand rassemblement annuel où convergent à chaque fois des milliers de caravanes.
Pour le tenue de cet évènement, cette association est amatrice d'aérodromes et, en particulier d'anciennes bases de l'OTAN, mais pour des raisons étrangères à l'aviation et à son histoire - le rassemblement se faisant fréquemment au détriment de l'aviation générale, parfois encore utilisatrice des aérodromes réquisitionnés par la préfecture.
Ce n'était pas le cas l'an dernier à Grostenquin (57), qui n'accueille plus que quelques sporadiques poser d'assaut par des avions cargos de l'armée de l'air. Cette année, en revanche, comme il y a deux ans, c'est sur l'ancienne base américaine de Chaumont-Semoutiers (52) que se tient le rassemblement. Ce terrain, figuré comme réservé aux administrations sur la documentation aéronautique, est en fait accessible aux appareils venant de l'extérieur après contact avec la CCI, gestionnaire d'une partie de l'emprise. Mais surtout, il héberge deux aéroclubs: celui de Chaumont et celui de la Haute-Marne, implantés au nord-ouest de la plate-forme, et dont les avions évoluent en bonne intelligence aux côtés des drônes du 61e régiment d'artillerie.
Panonceau avertissant les pilotes à la sortie du parking de l'aéroclub de Chaumont. Photo F. Loubette |
Ces usagers aériens, civils comme militaires, devront donc prendre leur mal en patience : si le rassemblement se déroule officiellement du 21 au 28 août prochain, le terrain est fermé à la circulation aérienne depuis le 4 août dernier, et jusqu'au 2 septembre prochain, les premières caravanes étant, en outre déjà arrivées sur le site ouvert depuis le 15 août. Environ 6000 caravanes sont attendues, représentant près de 30000 pèlerins.
Gageons que cette nouvelle édition du rassemblement tzigane en Haute-Marne ne sera pas la dernière, tant les sites propriétés de l'Etat en capacité de l'accueillir se sont raréfiés : c'est aussi ça la décentralisation. D'autres plate-formes qui avaient accueilli l'évènement par le passé (Chambley, Lure, Marville, Damblain...) ayant été acquis par des collectivités locales, les sites "réquisitionnables" se limitent désormais, en tous cas pour l'est de la France, à Chaumont et Grostenquin. Or, une alternance bisannuelle entre ces deux sites risque, à terme, d'irriter les populations voisines toujours assez rétives à la tenue de ce rassemblement, et d'exacerber au moins localement les extrémismes, même si la tenue de cet évènement ne semble en rien liée à une hausse de la délinquance locale d'après le retour d'expérience de 2014 (cf. dossier de presse émis par la préfecture).
Une partie du trailer park de la base américaine de Chaumont au milieu des années cinquante. Photo NARA. |
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